La Saga des abeilles

Une ruche, c’est tout d’abord une colonie.
Composée de 5.000 à 100.000 individus, la colonie est ultra organisée. Chacun a son poste, a sa tâche qui va varier selon l’âge de l’individu. Chacun assure la survie de la colonie car il est important de comprendre que toute abeille n’est sur terre que pour la survie de sa colonie. Tout ce qu’elle fait, la manière dont elle le fait, les décisions qu’elle prend est dirigé par cette volonté.

Commençons par la reine (noblesse oblige), individu femelle unique dans la colonie. Elle ne quittera la ruche que pour s’accoupler une fois dans sa vie (d’environ 3 ans aujourd’hui). C’est une machine à pondre ! Elle atteint 1.500 oeufs par jour environ, 200.000 par an. La reine est l’abeille chargée d’assurer la pérennité de la colonie et sa régulation en 2 périodes annuelles : la saison de profusion de ressources (du printemps à la fin de l’été), la saison de disette (le reste de l’année). La reine organise le nombre d’individus qui va varier du simple à 100 fois plus entre ces deux périodes. Elle tiendra également compte des changements de temps à l’avance : une éclosion ne devra pas se faire s’il doit faire mauvais temps dans 4 semaines… elle régulera donc sa ponte 4 semaines avant l’intempérie.

Les abeilles dites ouvrières vont se répartir en 7 métiers différents.

Les nettoyeuses : et oui, les fées du logis veillent car une ruche, c’est toujours propre !

Les nourrices : 1.500 pontes donnent des larves dont il faut s’occuper. Ce couvain il est bien garni et il faut lui préparer son alimentation.

Les bâtisseuses : les cirières vont produire les alvéoles à même de recueillir la couvain et les réserves de nourriture. D’autres vont se charger de « colmater » tout l’édifice : il ne faut pas que cela bouge, vente, soit humide… Elles utiliseront une colle maison appelée propolis.

Les gardiennes : on ne rentre pas dans la ruche comme cela. Pas de clef (ce serait trop long à ouvrir, et puis il y aurait des pertes, des vols). Non, une batterie de gardiennes à l’entrée qui vont identifier sur la base de phéromones l’appartenance ou non de chaque abeille à la ruche. Et gare aux pilleuses…

Les butineuses : elles vont chercher la pollen, le miellat, le nectar à l’extérieur de la ruche et jusqu’à 3,5 km.

Les manutentionnaires : elles déchargent les butineuses qui ont autre chose à faire qu’aller ranger les courses dans les placards ! Hop, il faut repartir…

Les ventileuses : pour un habitat sain, ce sont des régulatrices de CO², hygrométrie et de température.

Les mâles ou faux bourdon. Dur d’être un mâle dans ce monde féminin. Il faut dire qu’ils n’y mettent pas du leur. Levés vers 11h00, ils partent pour voir s’ils ne croiseraient pas une reine à féconder. Mais vers 16h00 ils ont faim et rentrent. Incapables de s’occuper d’eux, les abeilles vont les nettoyer, les nourrir, avant un dodo bien mérité !

Tout le monde est présenté. Nous reviendrons au fil des fiches sur tout le monde.

Vos apiculteurs

On ne se lance pas en apiculture un matin en se levant même du bon pied…
Devenir éleveur, c’est avant tout devenir responsable d’êtres vivants et notre motivation vient bien de là. 
Alors tout naturellement, il fallait commencer par se former et nous avons trouvé au travers du réseau Apis37 – l’académie des ées, LE réseau dont l’éthique nous correspondait. C’est dans cette rubrique que nous allons vous faire partager notre passion au fil des fiches que nous produirons.
Nous, c’est Oscar et Frédéric.
Oscar a 13 ans quand il décide d’accompagner son papa et se lancer dans cette aventure.
Frederic (50 ans) a ce projet en-tête depuis très longtemps mais n’avait pas encore pu s’y consacrer. C’est maintenant fait. Mais ce n’est qu’un début. Nous partageons notre vie entre la Touraine et la Dordogne où nous avons créé un gîte depuis 3 années.

Les produits de la ruche

Le miel (partie 1)

C’est le produit phare de la ruche. Et nous n’allons aborder que très simplement ce produit aujourd’hui.
Les abeilles font du miel pour se nourrir. Pour le fabriquer, elles utilisent du nectar ou du miellat, du pollen qu’elles vont récolter sur/dans les fleurs et de l’eau. Malaxé, passé dans divers appareils / glandes internes de l’ouvrière, ce miel produit va être déposé dans une cellule de cire.
Puis, l’abeille va réguler le taux d’hygrométrie (par ventilation par exemple) et lorsque le bon taux sera atteint (celui qui va permettre la conservation), une cireuse va operculer, c’est à dire mettre un bouchon au bout de la cellule.
Lorsque tout un cadre est operculé, on peut imaginer récolter le miel. Pour cela, on utilise un ensemble d’outils que nous vous présenterons dans une fiche spéciale pour : retirer les opercules, centrifuger les cadres, mettre le miel à maturer avant de le mettre en pots.
Vous l’aurez compris, chaque miel est unique car aucun miel n’est composé du même recueil de fleurs (une abeille peut parcourir 3,5 km pour remplir ses pelotes). Sur les pots, vous ne trouverez donc au mieux une dominance d’une fleur : tilleul, châtaigner, roncier. Ou à défaut la mention « toutes fleurs ». Certains apiculteurs font de la transhumance. Ceci consiste à déplacer un rucher sur un site pour produire un miel particulier (du robinier par exemple qui est appelé acacia par erreur) ou pour polléniser une production d’arbres, fruits ou de légumes. Dans ces cas, le miel sera plutôt « mono floral » vous l’aurez compris vu la profusion sur le site.

Le miel est un vrai élixir ! Du sucre certes, mais pas que. Et puis surtout du sucre naturel végétal sans transformation chimique. Il n’y a qu’à respirer au dessus du maturateur : une Explosion olfactive assurée.
Des vertus multiples : pour la gorge, la cicatrisation, …
Un potentiel de conservation important de par sa composition naturelle. Mais un miel ne se bonifiera pas avec le temps (les saveurs olfactives disparaissent rapidement par exemple). Alors un vieux miel sera consommable mais pas forcément délicieux, ni meilleur que frais.
Une base de remplacement du sucre : il remplace le sucre en diminuant la quantité et les temps de cuisson par exemple dans les confitures. C’est l’élément de base du pain d’épice.

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